LE MAITRE DAVIDE LIVERMORE: L'ART PAFAITE DES CHEVAUX

21/02/2025

« Au théâtre, on crée un débat, comme dans le monde du cheval. Il ouvre les consciences et génère une communauté. Et l'émotion que l'on ressent au théâtre est la même que le mouvement galopant, élégant et décisif d'un pur-sang ».

Plusieurs fois directeur à la Scala et grande star de l'opéra, directeur de nombreux théâtres en Italie et à l'étranger, Davide Livermore est un témoin prestigieux de l'art et de la beauté qui unissent le cheval, sa grande passion, et le théâtre. Sa capacité à mêler tradition et innovation a fait de lui l'un des metteurs en scène les plus appréciés sur la scène internationale, consolidant sa réputation comme l'une des figures les plus influentes dans le monde des représentations théâtrales.

Une famille d'origine qui a vécu en contact étroit avec les courses hippiques et le haras historique milanais de Dormello Olgiata, ou celui des avv. D'Alessio et Cumani. Un arrière-arrière-grand-père était caporal et c'est de là qu'est partie l'histoire de la famille Livermore, faite de magie et de rêves. Une enfance vécue en contact étroit avec le monde entier qu'était la maison. Des moments intimes passés dans les stalles à admirer et à dessiner les lignes sinueuses de ces merveilleux animaux.

M. Livermore, vous êtes une figure internationalement reconnue, quel opéra mettez-vous en scène en ce moment ?

Je suis à Monte-Carlo, au Théâtre de l'Opéra. Je mets en scène « Das Rheingold », l'Or du Rhin, le premier acte des quatre drames musicaux qui constituent la tétralogie de « L'Anneau du Nibelung » de Richard Wagner. Je serai dans la Principauté de Munich jusqu'au 25 février, puis je reprendrai la route pour travailler. En avril, je serai à Baden Baden en Allemagne pour mettre en scène Madama Butterfly de Puccini.

Maestro, de la scène du théâtre à la prairie du paddock : qu'est-ce que les chevaux éveillent en vous ?

De la sensibilité, de la magie, une âme princière et poétique. Le monde des chevaux est fait de hauts et de bas, comme la vie, comme le théâtre. J'ai possédé des chevaux forgés par Bruno Grizzetti, entraîneur et homme d'exception, homme d'imagination, de génie et d'une sympathie débordante. Entraîneur de Fulgentia, une magnifique jument qui a gagné une Listed et qui est maintenant une poulinière.

D'où vient l'amour pour ces créatures ?

La magie du galop d'un cheval est une expérience unique qui captive les sens. Chaque pas du cheval est un battement de cœur qui résonne dans l'air.

Pourquoi le fait de s'occuper de chevaux est-il ou était-il une honte pour beaucoup ?

C'était en Italie, parce que la reine d'Angleterre avait un haras et en était fière. Un haras royal ou une personne ordinaire possédant un cheval sont les mêmes sur la ligne de départ (au 19ème siècle, ils ont commencé de cette manière) et l'enjeu est implacable pour tout le monde. Dans notre pays, on pense que le roi, qui possédait des chevaux et qu'il était considéré comme intolérable pour beaucoup de le faire, a dû créer de fausses couleurs et donner à l'écurie le nom d'autres personnes.

Et que faut-il faire pour que les courses hippiques redeviennent fascinantes ?

Nous avons fini de raconter le monde des chevaux d'un point de vue éthique et poétique. Il n'y a plus de culture hippique. On pense beaucoup plus à ramener le butin à la maison et à créer une population de parieurs et de spéculateurs. Comment parler de rêve et d'éthique quand les valeurs d'un homme extraordinaire comme Federico Tesio ont été perdues ? Les personnes de valeur sont là, mais nous ne pouvons plus sortir de l'autoréférentialité. Nous avons besoin de techniciens, mais nous devons aussi créer des contenus capables de fasciner en utilisant des canaux nationaux. Les images d'un cheval dansant, dans un équilibre et une force qui enchantent et laissent pantois, doivent éblouir, non pas en fonction du jeu mais de l'éthique.

Pourrait-on monter une pièce de théâtre sur un cheval qui a réalisé des exploits épiques ?

Pourquoi ne pas le faire ? L'art, quelle que soit sa forme, doit être raconté.

Michelangelo Buonarroti a dit : « J'ai vu un ange dans le marbre et je l'ai libéré ».

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