FOCUS SUR LE TROT: JESSICA POMPA, L'HIPPISME ET FEMININ

06/02/2025

C'est un lien entre la puissance du cheval et la sensibilité de l'âme. Si vous avez du respect pour cet animal, il se donne à 100 % et le fouet n'ajoute rien à sa performance. C'est une méthode du Moyen-Âge ».

Voilà en quelques mots le concept de trot de Jessica Pompa, une ingénieure de la région des Marches en Italie, belle comme le soleil, follement amoureuse des chevaux. Vainqueur d'un championnat des étoiles et de plus de quarante courses de gentlemen.

Jessica, vous vivez à Dubaï depuis plus de deux ans. Pourquoi avez-vous quitté l'Italie ?

Pour une expérience professionnelle, mais je rêve de rentrer très vite. Mes chevaux, que j'ai confiés aux mains précieuses de ma famille, me manquent. Tôt ou tard, je veux m'en occuper complètement. Pour l'instant, j'en possède quatre.

Que représentent les chevaux pour vous ?

Ils sont ma vie. Ils sont mon oxygène. Leurs pensées sont le catalyseur de ma journée. Ils font désormais partie de moi. Une fois par semaine, pour ne pas souffrir de nostalgie, je vais à l'hippodrome de Meydan pour voir les courses, même s'ils sont au galop. Je les admire et je me reconnecte au monde.

Dans les pays arabes, les courses de trot ne savent-elles même pas qu'elles existent ?

Il m'arrive de parler à mes amis « locaux » de ce sport que j'ai pratiqué quelques années en Italie, mais je suis obligé de leur montrer les courses depuis mon téléphone portable, sinon ils ne se rendent pas compte. Ici, il n'y a que de l'endurance, du galop et des courses d'obstacles. Il y a vingt ans, une expérience a été menée à Abu Dhabi, mais elle n'a pas été couronnée de succès.

Vous êtes une fille intelligente et dotée d'une grande sensibilité : de quoi les courses hippiques en Italie ont-elles besoin pour capter l'attention des jeunes et des nouveaux investisseurs ?

Les courses hippiques doivent évoluer en rajeunissant une mentalité devenue obsolète. Le monde du cheval fait partie de notre histoire, c'est le symbole culturel du pays qui doit changer de peau pour capter l'attention de nouveaux investisseurs, s'ouvrir et transmettre le sens éthique de ce sport ancien aux écoles et aux jeunes. Le sens du bien-être du cheval doit être enseigné avant tout.

Qu'entendez-vous par bien-être ?

La non-utilisation de la cravache par exemple. Je crois que j'ai été le premier en Italie à courir sans utiliser cet instrument qui n'apporte rien à la performance du cheval. Le cheval sait déjà ce qu'il doit faire. A ce propos, le 22 février je serai à Padoue à 99% pour participer à l'initiative promue par Pino Stefanelli et sa famille, approuvée par le directeur Remo Chiodi de Masaf, le Dr Germano Di Corinto, et souscrite par les initiés. Il s'agira d'une convention de course où le fouet ne sera pas utilisé, une expérience qui pourrait déjà être un premier signe que les choses sont en train de changer. C'est un fait de civilisation et d'évolution sociale.

À propos du directeur Chiodi : l'avez-vous rencontré ?

Oui, je l'ai rencontré lors de la conférence organisée le week-end du championnat d'Europe. C'est une personne intelligente et déterminée. Il semblait très proactif et comprenait le potentiel des courses hippiques. L'important est qu'il ne reste pas seul.

Vous êtes la Jeanne d'Arc des courses hippiques, comment voyez-vous votre avenir ?

J'aimerais me consacrer entièrement au monde du cheval, être éleveur et offrir ma contribution active pour relancer les courses hippiques, au nom du bien-être des chevaux. Pour moi, être ici est un sacrifice. Ce pays est beau à vivre en vacances, mais y vivre est plein de contradictions. Tout est parfaitement organisé, offrir de bons services est leur priorité, mais je ne m'inscris pas vraiment dans leur mentalité.

Et dire que pour beaucoup de gens, vivre à Dubaï est le rêve idéal.

Oui, je sais, mais j'aime les endroits authentiques. Le luxe et l'apparence ne m'intéressent pas.

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